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ET CE N'ÉTAIT PAS QU'ON ALLAIT QUELQUE PART / COMPAGNIE AWA

  • Photo du rédacteur: théâtre MARTINIQUE
    théâtre MARTINIQUE
  • 28 mai 2017
  • 3 min de lecture

JEU 1ER JUIN / 20H / PLACE DES FÊTES / LE MARIN

SAM 3 JUIN / 18H / CDST / SAINT-PIERRE

D’après Dream Haïti de Kamau Brathwaite

Mise en scène : Frédérique Liebaut

« Et ce n’était pas qu’on allait quelque part » est une traversée scénique d’après le texte Dream Haïti du poète barbadien Kamau Brathwaite.

Ce poème évoque la tragédie des boat people, des haïtiens poussés par les conditions économiques et politiques à se jeter à l’eau sur des embarcations de fortune. La promesse de noyade faite aux boat people, sur toutes les mers du globe, est-elle l’ultime perspective ouverte par les grandes traversées transatlantiques qui ont construit le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui?

C’est cette question que j’ai souhaité faire résonner en amenant sur le plateau ce texte de Kamau Brathwaite. Les voix de Henri Bauchau, Christophe Colomb, Malcolm Lowry, Bartolomeo de Las Casas, Aimé Césaire, surgissent des ressacs du texte de Brathwaite pour relire cette première rencontre fracassée et fracassante de l’Europe et de l’Amérique et tenter sur les lumineux fragments de nos naufrages de construire un monde qui accueille notre espoir.

L’histoire a commencé pour la Cie au détour d’une représentation de « Léon Gontran DAMAS A franchi la ligne » à Anvers.

J’entendis le nom de Kamau Brathwaite comme une fulgurance. C’est souvent ainsi que les poètes se font reconnaître. Éclat qui se renouvela quand j’ouvris son recueil « Dreamstories » et lu « DreamHaïti » avec la sensation au premier coup d’oeil d’être face à un texte, à un mouvement de la pensée et de la création qui m’emmènerait vers une nouvelle création théâtrale.

Depuis la rencontre ne cesse de se faire et la première lecture publique a eu lieu le 25 janvier 2012 au Théâtre Universitaire Royal de Liège.

Frédérique Liebaut

D’après DreamHaïti de Kamau Brathwaite

Traduction : Christine Pagnoulle

Avec : Mylène Wagram et autres présences

Mise en scène : Frédérique Liebaut

Conception sonore: Christophe Sechet

Conception lumières: Luc Degassard

Costumes : Dominique Louis

« DreamHaïti » a été publié en mars 2013 sous le titre « RêvHaïti » par Rodney Saint Eloi -éditions Mémoire d’encrier – Montréal traduction Christine Pagnoulle.

L'auteur:

Kamau Brathwaite est né en 1930 à Bridgetown, capitale de la Barbade, il fait des études d’histoire a Cambridge puis passe quelques années au Ghana, où il travaille au ministère de l’éducation. En 1963, il s’installe a Kingston en

Jamaïque et enseigne à l’université des Indes Orientales.

Ses premiers recueils de poésie paraissent en 1967 Droits de passage, Masques en 1968, Iles en 1969. Puis viendront Autres exils, Les jours et les nuits, en 1975, et la trilogie Poème maternel (1977), Poème solaire (1983) et X/Self (1987).

A la fin des années 1980, trois événements viennent opérer une rupture dans sa vie. En 1986, il perd sa femme Doris, qu’il appelait Mexican ; en 1988, l’ouragan Gilbert détruit toutes ses archives et ses ordinateurs ; en 1990 il se fait dévaliser et agresser dans le quartier de Trench Town à Kingston. Il quitte alors la Jamaïque pour s’installer à New York où il enseigne la littérature afro caribéenne à New York University.

Cette rupture existentielle va se marquer dans son écriture. Dès lors, il n’y aura plus de distinction entre poésie et prose, et il se met a créer ses textes en jouant sur différentes polices et tailles de caractère : c’est le vidéostyle. Chez Brathwaite, non seulement le texte se dit, mais aussi il se voit comme une matière travaillée par le poète.

A New York, il publie entre autres Zea Mexican Diary, poignant témoignage d’amour et de deuil, Trench Town Rock, DreamStories, Words Need Love Too, Born to Slow Horses qui reçoit le Griffin Poetry Prize en 2006.

Kamau Brathwaite est de la première génération post-coloniale. Il est contemporain des luttes d’indépendances comme la guerre d’Algérie, des assassinats de figures émancipatrices que furent Patrice Lumumba et Thomas Sankara. Il engage intensément son oeuvre dans ce combat pour un monde où la première valeur est la solidarité. Il crée une langue qui bouscule les sens pour réfléchir et travailler le rapport colonise/colonisateur.

 
 
 

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