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ENTRETIEN AVEC DANIELY FRANCISQUE / CYCLONES / AVIGNON 2017

  • Photo du rédacteur: théâtre MARTINIQUE
    théâtre MARTINIQUE
  • 14 juil. 2017
  • 5 min de lecture

DU VENDREDI 7 AU DIMANCHE 30 JUILLET

CHAPELLE DU VERBE INCARNÉ / AVIGNON

(Relâches les jeudi 13, 20 & 27 juil.)

Après sa création début 2016, Cyclones souffle sur Avignon et son festival depuis déjà une semaine pour la 20e édition du TOMA (Théâtre d'outre-mer en Avignon).

La première création de la compagnie TRACK a marqué les esprits en Martinique et en Guadeloupe en osant abordé un sujet difficile avec un duel choc, c'est cette été la seule production made in Martinique programmée au festival OFF.

A cette occasion, fin juin, nous avions rencontré l'auteure-interprète Daniely Francisque avant son départ pour l'hexagone.

Bonjour Daniely, la compagnie Track s'envole bientôt pour Avignon avec ton premier texte mis en scène par Patrice Le Namouric: Cyclones. Le spectacle a été créé en janvier 2016 en Martinique. Comment avez-reçu la nouvelle de cette programmation?

Avec un bonheur presque incrédule! Puis je me suis souvenue de mes nombreuses nuits à broder "Cyclones" en solitaire, et j'ai réalisé que ces mots composés fébrilement en silence seraient entendus par un public plus large. Et là, la fierté m'a donné le vertige.

D'ailleurs, Avignon, est-ce une première pour toi?

Oui c'est ma première en tant qu'auteur-interprète. J'y avais déjà joué en 2009 dans Le Collier d'Hélène très belle pièce de Carole Fréchette, mise en scène par Lucette Salibur, avec Le Théâtre du Flamboyant.

Comment avez-vous abordé cette reprise avec Patrice Le Namouric, le metteur en scène? Dans la continuité de ce qu'on avait vu aux Antilles?

Nous avons pu expérimenter ce que signifie le "spectacle vivant"! La pièce a cheminé en nous depuis notre dernière représentation en juillet 2016.

La mise en scène, la scénographie et le jeu d'acteur ont été revisités avec un regard tout neuf, tout en conservant l'ADN de la création. Aussi ceux qui reviendront voir Cyclones, en verront une nouvelle version!

Nous nous sommes également adaptés aux contraintes de la Chapelle du Verbe Incarné qui nous accueille parmi d'autres spectacles : monter/démonter le plateau en 10 minutes chrono, jouer une heure. Ces contraintes ont stimulé notre créativité!

En Martinique, vous avez beaucoup tourné dans des pitts avec une scénographie circulaire et le public qui vous entourait, puis dans une disposition frontale au Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France, as-tu une préférence? C'était presque une double création?

La disposition frontale est plus "classique", plus habituelle. J'ai trouvé extra-ordinaire de jouer en cercle. Le rapport à la scène et au public s'en trouvent totalement changés, et influence le jeu, évidemment! L'impression d'être dans une arène, et d'être progressivement "enserrée" par le public au fil de la pièce, est impressionnante. Nous gardons dans nos fibres ces deux dispositions, qui alimentent bien évidemment notre version 2017.

Cyclones au pluriel, pourquoi ?

Plusieurs cyclones sont en mouvement dans la pièce. D'une part le phénomène météo qui fait rage, mais aussi les cyclones intimes qui remuent les personnages de l'intérieur. Je me suis aussi inspiré du développement d'un cyclone pour construire la dramaturgie de ma pièce.

Pour cette création, je sais que vous avez eu une approche ou une recherche autour du corps assez approfondie... tu peux nous en parler?

La démarche artistique de TRACK s'articule autour du corps et son mouvement. Aussi il nous a paru essentiel pour cette première création de la compagnie, d'y inscrire une écriture corporelle forte, d'autant plus que le propos s'y prête parfaitement.

Nous avons bénéficié de l'accompagnement de deux conseillers de taille: Josiane Antourel, danseuse chorégraphe (Cie Dansélavia) et Yves Marc, mime corporel (co-fondateur du Théâtre du Mouvement). Le corps y a un langage métaphorique propre et exprime bien mieux que les mots les tensions, intentions cachées, les silences, émotions et autres sensations des personnages. Nous avons construit un "texte corporel" avec un vocabulaire propre, faisant de Cyclones, aux dires de Yves Marc, un "manifeste esthétique".

Les productions ultra marines sont rares en Avignon, c'est une grande occasion de se faire repérer. Quels sont les vrais enjeux pour une compagnie martiniquaise ?

En effet, le défi est de se faire repérer parmi 1000 spectacles! Aussi nous n'avons pas le choix d'être performants à tous points de vue: sur scène, en communication, en relations publiques et professionnelles. Être au Festival d'Avignon est un réel investissement, humain et financier! Il faut remplir la salle, être bons sur scène, afin que le bouche à oreille fonctionne, nous assurer la présence de professionnels et bien sûr décrocher de nouvelles dates! Du sport de haut niveau en perspective.

Tu partages l'affiche avec Gloriah Bonheur, c'est une jeune martiniquaise que tu suis de près depuis plusieurs années? C'était une évidence?

Bien sûr! Gloriah est une jeune actrice prometteuse qui a de grandes qualités. De plus, je trouvais beau symboliquement que nous nous rejoignions sur le plateau pour partager cette flamme que j'ai eu le bonheur de lui transmettre il y a maintenant presque 8 ans. Force est de constater que la jeune génération de comédiens se raréfie chez nous, il est essentiel d'encourager les jeunes acteurs et actrices à s'engager dans ce métier difficile mais si magnifique.

Pourra t-on revoir le spectacle en Martinique ? On sait que la diffusion hors Fort-de-France est compliquée, on ne ressent pas de réelle volonté à programmer du théâtre en communes, les pitts c'est une alternative intéressante ?

C'est notre voeu! Nous retournerons volontiers dans les pitts, ou explorerons d'autres lieux alternatifs, afin de vivre et faire vivre d'autres expériences théâtrales. Jouer en commune est aussi important pour aller au plus près de tous les publics.

Quand on a voit la pièce, on ressent toute l'énergie que tu déploies, c'est un rôle exigent et comme c'est la règle le spectacle est programmé chaque jour. Penses-tu pouvoir aller découvrir d'autres spectacles, tu en as peut-être déjà repéré quelques-uns?

Je viens tout juste d'éplucher le programme du festival! Je compte bien me nourrir de théâtre jusqu'à satiété, tout en préservant mon énergie, oui, oui, c'est possible, en me concoctant un bon menu théâtral!

Tu as eu une saison très riche au théâtre, au cinéma et en télévision (George Dandin, Barbichette, Tourments d'amour, Guyane entre autres). Aura-t-on la chance de te revoir sur scène prochainement ? Tu as mis en lecture une version créole de En attendant Godot dernièrement au St Esprit, tu penses à mettre en scène aussi ?

J'adore la scène, et rêve déjà à de nouveaux rôles tout aussi réjouissants à jouer. Chaque rôle, chaque expérience est une aventure constructive. Et bien je vais endosser la saison prochaine un nouveau rôle: celui de metteur en scène... à suivre!

Par une nuit de tempête, une femme solitaire se barricade lorsqu’une jeune étrangère lui demande refuge. Contrainte de l’accueillir, elle ignore à cet instant qu’elle vient de laisser s’engouffrer le plus terrifiant des cyclones...

►Revoir notre entretien avec TRACK de mars 2016.

► du 7 au 30 juillet à 13h50 (Relâches les 13, 20 et 27 juillet)

Chapelle du Verbe incarné

Durée 1h00

Une pièce écrite par Daniely Francisque,

mise en scène par Patrice Le Namouric.

Avec Daniely Francisque et Gloriah Bonheur

Scénographie : Jean-Claude Psyché

Lumière : Marc-Olivier René

Musique : Grégory Privat

Ambiance sonore : Didier Adréa

Voix off : Jérémy Edouard

Costumes : Olivier Couturier

Collaborations artistiques : Josiane Antourel (artiste chorégraphique), Roseline Cyrille (artiste lyrique) et Yves Marc (mime corporel)

Photographie : Nicolas Derné

Traduction anglaise : Naïma Carthew

Partenaire : Tropiques Atrium scène nationale de Martinique

Soutiens : DAC Martinique, Collectivité Territoriale de Martinique, Domaine de Fonds Saint-Jacques, Associations ICAR et Mawon

Contacts: compagnie.track@gmail.com / 0696 02 32 25 / 0696 82 13 41

 
 
 

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