DEMAIN JE PARS POUR TLEMCEN
- théâtre MARTINIQUE
- 27 mars 2019
- 3 min de lecture
JEU 28 MARS 2019 / 18H
CAMPUS DE SCHOELCHER
(entrée libre)
NOTE D’INTENTION
Un père algérien naturalisé français veut renvoyer sa fille, Soraya, qui va passer le bac en Martinique, à Tlemcen, sa ville natale, pour la marier. Le fils, Renaud, est un« homme sans histoire(s) », jusqu’au jour où… Les lieux communs rencontrent l’imaginaire d’une génération née dans l’Hexagone/en Martinique et sans lien avec ce pays d’origine devenu objet de fantaisie et motif de rêveries.
En partie inspirée de l’histoire de l’autrice, la pièce, est ici adaptée et jouée par les étudiants-comédiens-chanteurs martiniquais ou vivant en Martinique. Elle fait se superposer, par un « détour » évoquant celui de Fanon théorisé par Glissant, le contexte martiniquais et celui des maghrébins « assimilés », histoire coloniale de l’Algérie et héritage colonial d’une ancienne colonie esclavagiste.

Comment porter l’héritage d’un nom oblitéré? Celui de la langue du dominé? Comment déjouer l’écheveau de la filiation? Comment parvenir à se réconcilier – ou pas – avec elle, entre assimilation imposée ou désirée, francisation du nom, origines revendiquées ou fantasmées et rêves d’autonomie et de création de soi? En quoi et comment la question « être françai.se.s » convoque-t-elle, de la génération des années 70 à celle des étudiants d’aujourd’hui en Martinique, stéréotypes, rêves brisés, malentendus intergénérationnels ou rancœurs diverses ? Mais également et surtout, défis interculturels, situations ludiques de détournements et de métissages identitaires…
Karine Bénac-Giroux, d’origine algérienne par son père et réunionnaise par sa mère, a passé son enfance à la Réunion et son adolescence en Guadeloupe où elle obtenu son premier poste de maîtresse de conférences en 2002. Elle a co-organisé le 30 août 2018, dans le cadre du 8ème congrès du CIRFF (Congrès International des Recherches Féministes dans la Francophonie) à Paris Nanterre, un colloque international interdisciplinaire organisé avec Beya Dhraief : "Dom et francophonie.Femmes, intellectuelles et artistes d’expression française : origines et constructions identitaires."
Ce colloque a réuni des chercheuses, artistes, chorégraphes et danseuses de Guadeloupe, Martinique,Guyane, La Réunion. Les contributrices, pour la plupart issues des DOM, sujets et objets de leur propre discours, ont réfléchi sur les constructions, conflits, choix ou refus identitaires assignés,assumés ou rejetés, qui fondent, fécondent ou entravent leurs propres parcours professionnels et leurs productions/créations. Ce colloque a été subventionné par le Ministère des Outre-Mer, et soutenu par le LC2S-UMR 8053 et la Déléguée Régionale aux droits de la femme et à l’Egalité, Josette Augustin.
► Demain je pars pour Tlemcen, suivi de Chemins d’une contrebandière. Femme, beure, chercheuse, Epiderme Fabrikk, 2018.
►Avec: les comédiens-chanteurs-musiciens de l’UA, Pôle Martinique , Faculté des Lettres et Sciences Humaines : Marvin Garcia, Steven Garrigue, Dahina Joseph-Angélique, Morgan Marie-Louise, Julie Collomb-Clerc-Monrapha, Morgane Tareau.

►L’autrice-metteuse en scène : Karine Bénac-Giroux est Artiste-chercheuse et Maîtresse de Conférences en littérature française à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (UA, PôleMartinique), habilitée à diriger les recherches et qualifiée par les sections 9 et 18 du CNU (Littérature française et Arts du Spectacle).
Membre statutaire du L2S-UMR8053 et chercheuse associée de l’IHRIM-5317, elle est coordonnatrice du GESCA (Genre et Société dans la Caraïbe), axe 3 de l’équipe FRACAGE du LC2S.
Demain je pars pour Tlemcen est son 6ème spectacle universitaire de RECHERCHE CREATION (danse-théâtre et théâtre). Il a été subventionné par la DAC Martinique.
►Filmographie
Karine Bénac-Giroux, Pas de deux et d’ailleurs 2015
Karine Bénac-Giroux, Histoires de valets 2017
Karine Bénac-Giroux, Histoires de valets, 2018
►L’Atelier théâtre de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines : vers un spectacle transculturel.
- Travail autour des improvisations des étudiants, autour des non-dits du texte, et des émotions, mais aussi à partir des stéréotypes suggérés par le texte tels que ceux de l’enfance ou de l’univers médiatique ; celui du père autoritaire et macho. La réflexion et les improvisations autour des stéréotypes associés à la danse orientale ou au "caractère inné de la danse" chez les Antillais ou les Maghrébins ont notamment généré une scène d’improvisation qui a été conservée presque intégralement pour la représentation.
- Le travail d‘improvisation a aussi permis une mise en parallèle et une réflexion critique sur les univers familiaux (réels et/ou fantasmés) maghrébins et martiniquais.
- Le travail sur la diglossie s’est effectué à partir d’une réflexion sur l’histoire personnelle des comédiens (créole parlé ou pas dans la famille, qui parle créole, dans quelles situations, quelles sont les expressions consacrées...)
- La musicienne s’est approprié par le slam le discours poétique de son personnage et a proposé elle-même ses mises en musique. Ces moments de slam ont eux-même guidé certaines séquences chorégraphiées.- L’intégration du chant s’est faite entre autres par un jeu sur le détournement de l’univers de l’enfance, de celui du patriotisme.
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